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BreezoMeter : mesurer l’air, pour mieux respirer l’avenir

  • Photo du rédacteur: Caroline Haïat
    Caroline Haïat
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture
Pollution atmosphérique
Pollution atmosphérique

Dans un monde où la pollution atmosphérique est devenue un fléau invisible, une startup israélienne a décidé de la rendre visible — et surtout compréhensible. BreezoMeter, fondée à Haïfa en 2014 par un ingénieur environnemental et un expert en data science, est née d’une idée simple : si l’on peut cartographier le trafic routier en temps réel, pourquoi pas la qualité de l’air ?


En combinant données satellites, capteurs urbains et intelligence artificielle, BreezoMeter est parvenue à créer un modèle prédictif ultra-précis de la qualité de l’air, couvrant aujourd’hui plus de 90 pays. Son interface claire et ses applications intégrées dans les smartphones, les voitures ou les montres connectées ont fait d’elle un acteur majeur de la green tech mondiale.


"L’air que nous respirons a un impact direct sur notre santé, notre sommeil, notre humeur et même sur les performances cognitives", expliquait son cofondateur, Ran Korber, ingénieur de formation. "Notre mission est de transformer ces données en décisions concrètes : quand sortir courir, aérer son logement, ou protéger ses enfants."

Le succès de BreezoMeter ne s’est pas limité aux frontières israéliennes. En 2022, la société a été rachetée par Google, séduit par la qualité de ses algorithmes et la précision de ses données environnementales. Une acquisition qui a placé Israël au cœur de la révolution verte numérique, à la croisée de la science du climat et du big data.


Depuis, l’équipe continue à Haïfa à développer des outils capables de mesurer non seulement la pollution de l’air, mais aussi les risques liés au pollen, aux incendies et aux changements climatiques locaux. Ces informations sont désormais intégrées à Google Maps et à la recherche vocale, permettant à des centaines de millions d’utilisateurs de savoir, en temps réel, si l’air qu’ils respirent est sûr.


Au-delà de la prouesse technologique, BreezoMeter illustre l’esprit israélien de l’innovation utile, celle qui naît d’un besoin concret. Dans un pays régulièrement frappé par des incendies de forêt et des vagues de chaleur extrêmes, la conscience environnementale s’affirme désormais comme une priorité nationale.


"L’écologie en Israël, ce n’est plus un luxe d’Occidentaux, c’est une question de survie", affirme le climatologue Eyal Ben-Dor de l’Université de Tel Aviv.


Autour de BreezoMeter, un nouvel écosystème de start-up émerge, dédiées à la surveillance de l’eau, des sols ou des énergies propres. À Beer Sheva, la société Watergen transforme l’air en eau potable. À Beit Yanai, HomeBiogas invente des systèmes domestiques de recyclage du gaz organique. Ces initiatives s’inscrivent dans une vision plus large : faire d’Israël un modèle d’innovation climatique. Le gouvernement a d’ailleurs intégré la transition écologique dans sa stratégie nationale de résilience, avec des fonds dédiés à la tech verte et aux infrastructures durables.


Le pari de BreezoMeter, au-delà des algorithmes, est aussi celui d’un changement culturel : replacer la qualité de l’air au cœur de la santé publique. En Israël comme ailleurs, respirer devient un acte de conscience. Et si le pays du désert parvient à dompter le vent et la poussière grâce à la science, c’est qu’il a compris depuis longtemps qu’ici, l’air n’est pas qu’un élément vital : c’est une ressource à protéger, à mesurer, et à partager.


Caroline Haïat


 
 
 

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