A l’occasion du triste anniversaire du 7 octobre en Israël, le rapport sur l’indice de résilience des habitants du Néguev révèle les effets croissants de la guerre sur les niveaux de résilience personnelle, communautaire et nationale, ainsi que sur le sentiment de sécurité et de danger dans le Néguev occidental. Environ 60 % des habitants du Néguev souffrent de symptômes de stress modérés à élevés (anxiété et dépression). 50 % des habitants de cette région ont affiché des niveaux modérés à élevés de stress post-traumatique. En outre, ils estiment qu’il n’y a pas suffisamment de soutien de la part de l'Etat pour les traitements psychologiques dans les communautés proches de Gaza, ce qui aggrave leur traumatisme.
Le rapport, approuvé par l'organisation "New Land Now", le cabinet de recherche et de stratégie "Indicate" et des chercheurs de l'Université de Tel Aviv et du Tel-Hai College, présente une image inquiétante de l'état du front intérieur dans le Néguev occidental, en particulier dans le domaine de la santé mentale, et met en évidence l'état de ses habitants.
"Notre intention est de collecter régulièrement des données pour amplifier la voix des habitants du Néguev occidental devant tous les organismes impliqués dans la réhabilitation communautaire et de présenter l'efficacité de chaque programme mis en œuvre. Ainsi, il sera possible de renforcer les programmes réussis et d'améliorer ceux qui ont besoin d'être revus", a déclaré Prof. Bruria Adini de l'Université de Tel Aviv.
L’étude a consisté à collecter des données par le biais d’enquêtes, ainsi qu’à analyser les discours et les posts sur les réseaux sociaux. La collecte de données a eu lieu en août et septembre 2024, examinant diverses variables qui composent l’indice de résilience, notamment la résilience nationale, communautaire et personnelle, les symptômes de stress, les symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT), l’espoir et le moral, le sentiment de sécurité, la cohésion sociale dans le pays, le système éducatif, les moyens de subsistance et le logement.
Le rapport a interrogé un éventail de populations résidant dans le Néguev occidental : dans les villes, kibboutzim, moshavim, implantations communautaires et communautés bédouines. Les données alarmantes du rapport révèlent que 58 % des répondants ont été directement touchés par l’attaque du Hamas du 7 octobre ou ont eu un membre de leur famille proche impacté.
"Les niveaux élevés de stress, d’anxiété et de dépression identifiés nécessitent le développement de mécanismes pour aider la population à faire face avec succès à la crise en cours", affirment les auteurs du rapport.
"La confiance du public dans les autorités de l’État et le gouvernement est un élément crucial et central du processus de rétablissement du Néguev occidental, et des ressources spéciales doivent donc être investies pour l’améliorer. En outre, comme le montrent les résultats de la recherche, l’amélioration de la confiance du public nécessite une action différente avec chaque communauté", disent-ils.
Les niveaux les plus élevés de méfiance envers l’establishment ont été enregistrés parmi les répondants de la communauté bédouine du Néguev, où les niveaux de résilience nationale et personnelle étaient les plus bas, avec seulement 36 % des résidents affichant une résilience nationale élevée.
Le rapport indique également que le sentiment de cohésion était élevé au début de la guerre, mais qu’il a considérablement diminué à mesure qu'elle se prolongeait. L’indice d’espoir était également particulièrement faible, avec seulement 28 % des résidents des villes exprimant un grand espoir, contre seulement 14 % des résidents des kibboutzim et des moshavim. De plus, les résidents du Néguev se sentent en danger.
"Notre objectif en collectant des données et des informations sur la résilience est de créer des potentiels de croissance, d'entrepreneuriat et de développement, permettant ainsi aux habitants du Néguev occidental de rentrer chez eux. En tant que résident de Re'im, je comprends que tous les efforts de réhabilitation et de développement dans le Néguev occidental doivent se faire à la base du sommet, par et sous la direction des habitants du Néguev occidental. Pour ce faire, il est essentiel d'écouter attentivement les besoins des habitants, d'effectuer des analyses à l'aide d'outils de recherche avancés et de mettre en œuvre des actions sur le terrain", a déclaré Dudi Gabay, président de l'organisation "New Land" et membre du kibboutz Re'im.
L’organisation "New Land Now", créée immédiatement après l’attaque du 7 octobre, est le fer de lance des efforts de réhabilitation des communautés du Néguev occidental. L’organisation a été fondée dans le but de soutenir les habitants de la région et de répondre aux besoins découlant de la crise actuelle.
Parmi les projets en cours, la création d'un village de guérison au kibboutz Sa'ad et la formation de thérapeutes en traumatologie en partenariat avec "Homiyah" ont été mis en place. De plus, la collecte systématique de données permet d'évaluer l'efficacité de chaque programme de réadaptation mis en œuvre dans la région.
Caroline Haïat
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