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Photo du rédacteurCaroline Haïat

Israël : Havtam, reine de la Hasbara sur les réseaux sociaux


Havtam
Havtam

Jeune, dynamique, pétillante, Havtam n’a pas sa langue dans sa poche. Cette forte personnalité, pleine de charisme et d'assurance, porte haut et fort les couleurs d’Israël, son pays qu’elle défend corps et âme en faisant de la Hasbara (explication) sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la guerre en Israël le 7 octobre, Havtam n’a pas pu rester silencieuse face au déferlement de haine en ligne et parvient à faire taire les plus antisionistes grâce à un argumentaire bien construit. Très suivie sur les réseaux sociaux, Havtam œuvre avec dévouement pour véhiculer la vérité sur Israël. Originaire d’Ethiopie, Havtam a fait l'alyah à l’âge d’un an avec sa famille. Aujourd’hui, elle revendique sa double culture, son appartenance à la communauté éthiopienne et sa couleur de peau, qui ont forgé son identité. Portrait d’une jeune femme atypique, au caractère bien trempé.


Agée de 25 ans, Havtam vit à Or Yehuda dans le centre d’Israël. A son arrivée en 2001, le nom hébraïque d’Efrat (Efi) lui a été donné, mais pendant son service militaire, elle a compris l’importance de préserver ses origines et a voulu se faire appeler par son nom de naissance "Havtam", qui figure sur sa carte d’identité. Une prise de conscience qui l'accompagne jusqu’à aujourd’hui et qui a fait d’Havtam une véritable guerrière se battant pour la réputation de son pays qu’elle soutient inéluctablement, malgré les défis.


"L’alyah d’Ethiopie a été l’une des plus difficiles en termes d’intégration, car c’est une population qui travaillait dans les champs, avec peu de diplômes et une culture très différente. L’écart de culture entre mes parents et moi est d’ailleurs énorme, car j’ai grandi ici", affirme Havtam.

Lorsque la guerre éclate, Havtam est comme la plupart des citoyens profondément choquée et traumatisée; elle confie ne pas être sortie les deux premières semaines.


"En tant qu’Israéliens, le scénario de l’invasion de terroristes est quelque chose qui nous fait peur et qu’on a toujours craint, c’est notre pire phobie. Quand c’est arrivé, même si j’habite dans le centre, cela a ébranlé le sentiment de sécurité que nous avions. Nous étions complètement sidérés, avec l’impression d'être impuissants. J’ai contacté l’armée pour servir comme réserviste, je voulais me sentir utile, mais ils n’avaient pas besoin, alors j’ai agi à ma manière; en créant du contenu sur les réseaux", explique Havtam.


La Hasbara sur les réseaux sociaux


Avant son service dans Tsahal, Havtam avait étudié la création de contenus, elle a donc poursuivi dans cette voie, en se lançant dans la Hasbara et dans les débats, notamment sur Tiktok, afin de déconstruire l’argumentaire des antisémites et des antisionistes.


"Dans les premiers jours qui ont suivi le 7 octobre, sur la page Instagram de la communauté éthiopienne 'Hoodnews', qui partage des posts humoristiques, ils ont publié une vidéo d’une humoriste éthiopienne américaine, qui se moquait des soldats éthiopiens. Elle l’a fait d’une manière très intelligente, en abordant aussi le sujet de l’injection de contraceptifs aux femmes éthiopiennes qui font l’alyah. C’est un traumatisme qui ne nous fait pas une belle image, et elle l’a utilisé de la façon la plus cynique qui soit. Cela m’a énormément contrariée, car elle a choisi la guerre pour parler de ce sujet, alors qu il y avait d’autres moments pour le faire; les deux histoires n'ont en plus aucun rapport. J’ai décidé de lui répondre, et c’est là que tout a commencé", raconte la jeune femme.

La réponse d’Havtam est devenue extrêmement virale et elle a ainsi gagné en popularité; aujourd’hui elle compte près de 8000 followers sur Instagram et elle est très active sur Tiktok.


"Soudainement, j’ai réalisé que je faisais quelque chose de positif pour ma communauté, j’ai réussi à apporter ma contribution, et c’est fantastique. J’ai gagné 800 followers sur Tiktok et le réseau m’a rentrée dans l'algorithme de la guerre et des posts de Hasbara. J’ai alors publié des vidéos sur la guerre, afin de montrer la réalité sur le terrain", explique-t-elle.


Très vite, Havtam prend du galon sur Tiktok et commence à faire des lives, un nouveau challenge pour celle qui n’a pas l’habitude de parler devant la caméra. Mais Havtam comprend qu’elle doit s'adresser en direct à ceux qui prônent la haine d’Israël. Elle est également invitée dans de nombreux débats en anglais sur Tiktok.


Havtam
Havtam
"Je me suis sentie immédiatement à ma place grâce à cette plateforme qui me donnait la possibilité d'expliquer la situation de la manière la plus juste. J’ai participé aux débats qui sont diffusés sur Tiktok et ouverts aux communautés d’Israéliens aussi bien d’Eilat, du Canada, des USA, mais aussi aux personnes qui nous soutiennent, comme par exemple une Iranienne pro-Israël. Pendant ces débats, nous abordons des points sensibles. Les pannels sont très ouverts et comptent aussi bien des personnes qui ont fait partie du Mossad que des Arabes israéliens et des personnalités du monde entier qui tentent d'inverser la tendance par le dialogue, en faisant tomber les clichés", affirme Havtam.

Restaurer la vérité


En février dernier, Havtam a été engagée au sein de la société Creator Lab et a monté plusieurs vidéos sur la situation en Israël. L'une d'elles a été réalisée contre la propagande pro-palestinienne, avec ses amis qui, pour la plupart sont des migrants du Ghana, des Philippines, du Nigéria, d'Erythrée, du Congo ou d'Afrique du sud, et qui pour la majorité ont fait l‘armée.


"Je veux toucher le plus possible de jeunes. En tant qu’Israéliens, on doit aimer le pays, même quand le pays ne nous le rend pas. Comme partout, on a tous énormément de choses à dire à propos du racisme, autant envers la communauté gay qu’envers les Arabes, le pays n’est pas parfait, mais nous devons l’aimer. Malgré tout ce qu’il se passe, c'est le pays le plus sûr pour les blacks du Moyen-Orient, même les migrants ont une bonne qualité de vie comparé à d’autres pays", affirme-t-elle.


Havtam assure que le "racisme en ligne des pro-palestiniens" qui la traitent de "sale noire", ou de "singe", ne la touche pas, car "ce sont les mêmes qui disent qu'Israël est un pays raciste et qu'on doit supporter la Palestine", dit-elle.


"Je fais des captures d'écran de leurs messages et je m’en sers lorsque je fais mes débats, j’explique par exemple aux afro-américains comment sont les pro-palestiniens et ce qu’ils écrivent sur les personnes noires : ce sont mes clés pour montrer le vrai visage de ceux qui soutiennent la Palestine. Beaucoup d'afro-américains qui ont vécu la ségrégation se rangent directement du côté des Palestiniens, mais ce n’est pas la meilleure chose à faire. S'ils savaient comment sont traités les blacks en Cisjordanie ou à Gaza, ils changeraient d’avis immédiatement. Notre rôle est de faire jaillir la vérité", dit-elle.

Dans les mois à venir, Havtam devrait se rendre aux Etats-Unis pour faire de la Hasbara aux étudiants sur les campus, et leur expliquer que ce qu'ils voient sur les réseaux est de la propagande anti-israélienne. 



Caroline Haïat






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