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Israël : Tamar Shemesh expose le quotidien des femmes africaines privées d'accès à l'eau potable

Photo du rédacteur: Caroline HaïatCaroline Haïat

Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

La jeune photographe israélienne Tamar Shemesh, originaire de Tel-Aviv a travaillé pendant trois ans pour l’organisation à but non lucratif Innovation Africa dont la mission est de fournir des technologies solaires, hydrauliques et agricoles aux villages ruraux africains. A partir de ses voyages dans les villages pauvres de Zambie, elle a monté un projet photo-documentaire qui a été exposé au festival Photo Israel à Tel Aviv, où elle présente le parcours de trois femmes issues de générations différentes qui racontent les défis liés au manque d’accès à l’eau potable et leur nouvelle vie, une fois l’eau rétablie.


Plus de 400 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’eau potable, et une personne sur trois souffre de maladies liées à l’eau en raison du manque d’eau potable. Depuis sa création en 2008 par Sivan Ya’ari, Innovation Africa a réalisé plus de 950 projets solaires et hydrauliques, fournissant de l’éclairage et un accès à l’eau potable à plus de 4,2 millions de personnes dans 10 pays africains.


Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

"C’est impensable ce qu’il se passe là-bas, les gens vivent sans ce besoin vital. Les femmes et les jeunes filles ont la responsabilité d’aller chercher de l’eau, elles passent des millions d’heures à fouiller les moindres recoins et sont ainsi exposées à des dangers : les attaques d’animaux mais aussi les violences domestiques car lorsqu’elles quittent la maison pendant 10 heures pour ramener de l’eau, la famille ne comprend pas et cela engendre des violences. Elles ne peuvent pas travailler ni étudier, car la recherche d’eau prend une place prépondérante dans leur vie et le manque d’eau a des effets multiples sur l’ensemble de la société", explique Tamar Shemesh.


S'appuyant sur la méthodologie Photovoice, les travaux de Tamar combinent des portraits classiques et des images Polaroid capturées par les femmes africaines elles-mêmes. Les photographies donnent un aperçu intime et direct de l'impact de l'eau potable sur leur vie, offrant une perspective unique et personnelle. Les photographies et l’interprétation textuelle qui les accompagnent permettent aux femmes de s’approprier le récit visuel. 


"Avec les photos et les témoignages des femmes, j’ai recréé un narratif qui met en avant ces héroïnes et leur parcours, c’était important pour moi qu’elles racontent leur quotidien, qui est si différent du nôtre", déclare Tamar.


Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

Tamar a sélectionné trois femmes de générations différentes, originaires de Kondwelani, un village situé dans le district de Sinda, dans la province orientale de la Zambie. Agatha dans la soixantaine, Jessie dans la quarantaine et Monica dans la vingtaine.


"Ces femmes exposent les challenges liés à l’eau auxquels elles font face depuis des années, qui se transmettent de génération en génération. Leur village a été alimenté en eau potable il y a deux ans, et cela a littéralement changé leur vie. A travers leurs histoires personnelles et leur vécu, elles relatent un problème mondial, qui perdure encore de nos jours", explique Tamar.


Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

Dans l’oeil des femmes 


A plusieurs reprises, Tamar s’est rendue en Zambie et a rencontré les héroïnes de son projet photo, une véritable mission et un choc des cultures pour la jeune femme,  "c’était un vrai défi car ces femmes n’ont pas l’habitude d’etre prises en photo, elles n’ont pas d’Iphone, ni d’appareil photo, ni accès aux réseaux sociaux, les seules photos qu’elles ont sont celles de leur passeport", affirme Tamar. 


Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

Avec des appareils photos jetables, les femmes ont fièrement pris en photos leurs jardins, potagers ou encore les bassines où elles ont pu faire la vaisselle, se laver et faire des lessives grâce à l’eau potable installée dans le village. Une révolution qui leur a également permis de gagner leur vie, pour certaines en vendant leurs cultures de fruits et légumes au voisinage. 


Projet de Tamar Shemesh
Projet de Tamar Shemesh

L’exposition a été présentée en Afrique, en présence de dirigeants, de maires et de personnalités influentes dans l’espoir de faire avancer le processus d’installation de technologies hydrauliques dans de nombreux villages.


Caroline Haïat


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