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Jérusalem : la statue d'Hadrien fabriquée par les abeilles dans un projet inédit

Photo du rédacteur: Caroline HaïatCaroline Haïat

Photo © musée d'Israel, Jerusalem, Rami Tareef
Photo © musée d'Israël, Jérusalem, Rami Tareef

Un projet unique a été inauguré au musée d’Israël à Jérusalem, mêlant à la fois design et archéologie. L’exposition intitulée "Fabriqué par les abeilles" de Rami Tareef et Dudi Mevorach a été réalisée à partir de la statue en bronze de l'empereur romain du IIe siècle Hadrien, qui fait partie de de la collection permanente du musée. Grâce à une technique inédite de l’artiste slovaque Tomas Libertíny, qui créé des sculptures en cire, une version originale de la statue d’Hadrien a été conçue par des milliers d’abeilles dans les jardins du musée.


Avec l'aide de l'apiculteur Rafi Nir, Tomas Libertíny et les conservateurs de l’exposition ont placé des ruches dans les jardins de la galerie d'art du musée. À l’intérieur, se trouvaient des modèles imprimés en 3D de la statue d’Hadrien. Des caméras ont ensuite été disposées dans les ruches pour documenter le travail impressionnant de plus de 100 000 abeilles construisant des nids sur la tête d'Hadrien. 


Tomas Libertiny, David Mevorah, Rafi Nir, Rami Tareef dans les jardins du musée ©musée d'Israël (Natalie Peselev Stern)

"Avec Dudi, nous avions envie de rassembler plusieurs disciplines et époques dans une seule exposition, nous avons choisi le buste d’Hadrien, car c’est l’une des pièces les plus importantes du musée. La statue d'Hadrien est l'une des trois seules statues en bronze connues de lui dans le monde (les deux autres se trouvent au Louvre et au British Museum). À l’époque, la cire d'abeille était utilisée pour préparer le modèle pour le moulage. C'est ce qui nous a inspirés pour réaliser les oeuvres qui combinent des processus naturels avec des matériaux et des designs innovants pour reconstruire une technologie ancienne", a déclaré Rami Tareef.

Rami Tareef
Rami Tareef

La statue de l'empereur Hadrien a été découverte par hasard en 1975, brisée en morceaux et enterrée dans les champs du Kibboutz Tirat Zvi dans la vallée du Jourdain, avant d’être reconstituée et exposée 10 ans plus tard au musée d'Israël.


La sculpture en nid d’abeille d’Hadrien relie des couches de connaissances historiques au rôle contemporain du Musée, préservant le passé tout en abordant les problèmes sociaux et environnementaux d’aujourd’hui.


"La technologie a permis d’unir l’archéologie à l’art au sein du musée. En 2022, j’ai rencontré Tomas lors d'une de ses visites en Israël et je me suis intéressé à son art qui utilise les abeilles pour créer des sculptures, cela m’a énormément fasciné. Grâce à une technologie spéciale, nous avons donc moulé la statue d’Hadrien dans de la cire puis nous l’avons placée dans des ruches et les abeilles ont construit des nids à une allure impressionnante", raconte Rami Tareef.

Photo © The Israel Museum, Jerusalem, by Natalie Peselev Stern
Photo © musée d'Israël, Jérusalem, Natalie Peselev Stern

"Tomas et moi avons construit nous-mêmes une ruche et y avons placé des gopro et des lumières pour pouvoir étudier le phénomène du travail des abeilles. Dans l’une des vidéos que l’on présente, on voit notamment un laps de temps en accéléré de 72 minutes qui rassemble 50 jours de travail, c’est une expérience extraordinaire. Chaque abeille a un rôle bien précis, elles sont très organisées", explique Rami.


Dans l’exposition, le spectateur découvre le travail minutieux des abeilles sur grand écran, ainsi que le résultat final avec les bustes d’Hadrien en cire.



"Ce projet permet d’apporter une touche de modernisme à une œuvre ancienne que tout le monde connaît; nous amenons une approche que personne n'avait encore conceptualisé. Nous avons revisité un grand classique de l’histoire de l'art, en y superposant notre création et en faisant participer des 'acteurs locaux' qui sont les abeilles", affirme Rami.

Photo © musée d'Israël Jérusalem, Tomas Libertiny
Photo © musée d'Israël Jérusalem, Tomas Libertiny

Le projet promeut une approche écocentrique, les ruches faisant désormais partie du paysage du musée, un moyen de cultiver la nature en milieu urbain. L’œuvre qui en résulte sert en effet de métaphore à la coexistence entre l'homme et la nature.


L'exposition a été montée grâce aux donateurs du Fonds des expositions du Musée d’Israël. Le projet a été soutenu par l'institut slovaque de Jérusalem et Tatra Banka en Slovaquie.


Caroline Haïat


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