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Le cloud computing en Israël : des startups aux géants du numérique

  • Photo du rédacteur: Caroline Haïat
    Caroline Haïat
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture


Israël, souvent surnommé la "Start-up Nation", s’est imposé comme un acteur de premier plan dans le secteur du cloud computing. À la croisée de l’innovation technologique, de la cybersécurité et de la transformation numérique, le pays abrite à la fois un écosystème dynamique de startups et d'importantes collaborations avec les géants mondiaux du cloud tels qu’Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure et Google Cloud.


Le paysage israélien du cloud est marqué par une concentration exceptionnelle d’expertises, notamment issues des unités technologiques de l’armée, comme la célèbre unité 8200. De cette culture d’excellence sont nées des entreprises de pointe qui rayonnent à l’échelle mondiale. C’est le cas de Wiz, fondée en 2020, qui est devenue en un temps record un leader mondial de la sécurité des environnements cloud. Sa technologie permet d’identifier les vulnérabilités dans les infrastructures hébergées sur AWS, Azure ou Google Cloud. En mars 2025, Alphabet, maison mère de Google, a annoncé l’acquisition de Wiz pour 32 milliards de dollars, la plus grande opération de son histoire dans le secteur de la cybersécurité.


Une autre entreprise israélienne remarquable est Zadara, qui propose une solution de stockage cloud à la demande, s’inscrivant dans le modèle "Storage-as-a-Service". Présente à l’échelle mondiale, Zadara a renforcé ses capacités locales en acquérant NeoKarm, une société spécialisée dans les environnements compatibles AWS. De son côté, Odix, entreprise experte en neutralisation de malwares, a intégré sa technologie directement dans Microsoft 365 à travers le produit FileWall. Odix bénéficie également d’un soutien de l’Union européenne pour étendre ses services de cybersécurité aux petites et moyennes entreprises.


Parmi les autres réussites notables figure CloudEndure, une société spécialisée dans la reprise d’activité et la migration cloud, acquise par AWS en 2019 afin de renforcer les capacités de résilience de sa plateforme.


Mais au-delà des startups, c’est à travers le projet Nimbus que l’État d’Israël a marqué une étape décisive dans son adoption à grande échelle du cloud computing. Lancé en 2021, ce projet d’un montant de 1,2 milliard de dollars repose sur un partenariat stratégique entre le gouvernement israélien, AWS et Google Cloud. Il vise à migrer l’ensemble des services publics vers des infrastructures cloud hébergées localement, tout en assurant la souveraineté des données. Quatre grands volets structurent le projet : la construction des centres de données, la définition d’une stratégie de migration, l’assistance technique et l’optimisation de l’usage du cloud. KPMG a été chargé de piloter la stratégie globale, tandis qu’AWS et Google ont la responsabilité de bâtir les infrastructures.


Toutefois, Nimbus n’est pas exempt de controverses. Des documents internes ont révélé que le ministère de la Défense israélien et les Forces de défense d’Israël (IDF) disposent d’un accès réservé à l’infrastructure cloud, ce qui a suscité des protestations de la part d’employés chez Google et Amazon. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes américaines, dénonçant l’implication militaire dans un projet à visée civile.


Sur le plan des infrastructures, AWS a annoncé l’ouverture de centres de données en Israël dès 2023, afin de permettre un hébergement local des données sensibles et d’accélérer la transformation numérique des entreprises israéliennes. Cette implantation permet également de répondre aux exigences de souveraineté numérique croissantes.


Parallèlement, l’Autorité israélienne de l’innovation a lancé un projet ambitieux de plateforme nationale de supercalcul basé sur le cloud. Dotée de plus de 2 000 GPU, cette infrastructure vise à soutenir les recherches en intelligence artificielle. Google et Amazon sont actuellement en compétition pour remporter ce contrat évalué à plus de 240 millions de shekels.


Enfin, les collaborations entre startups locales et géants du cloud sont nombreuses. Des entreprises comme monday.com, Fiverr ou encore Netafim utilisent AWS pour héberger leurs services et accélérer leur développement. Wiz, par exemple, souligne que l’utilisation d’AWS a été un facteur clé de sa capacité à croître rapidement tout en maintenant les plus hauts standards de sécurité pour ses clients.


En somme, Israël s’impose comme un modèle d'intégration entre innovation locale et infrastructures globales dans le domaine du cloud computing. Grâce à des politiques publiques ambitieuses, un écosystème entrepreneurial agile et des partenariats technologiques stratégiques, le pays s’est hissé au rang des leaders mondiaux de la transformation numérique.


Caroline Haïat


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