Le vin israélien, une tradition millénaire au service de l’innovation moderne
- Caroline Haïat
- 1 mai
- 2 min de lecture

Longtemps associé aux récits bibliques et aux offrandes rituelles, le vin israélien connaît aujourd’hui une véritable renaissance. Entre racines antiques et technologies de pointe, Israël s’impose peu à peu comme un acteur incontournable sur la scène viticole internationale. La culture de la vigne en Terre d’Israël remonte à plus de 3 000 ans. Les textes bibliques, comme ceux de la Genèse ou des Proverbes, abondent en références à la vigne, au vin et à leur importance sociale et spirituelle. À l’époque du roi David, la viticulture constituait une part essentielle de l’économie locale.
Ce savoir-faire ancien a été interrompu durant des siècles, notamment sous domination ottomane, qui décourageait la production d’alcool. Il faudra attendre le 19e siècle pour qu’un tournant décisif soit amorcé, avec le soutien du baron Edmond de Rothschild. Passionné de viticulture, il finança la création de domaines viticoles modernes, dont Carmel Winery, encore actif de nos jours.
Israël présente une diversité de microclimats et de terroirs idéale pour la viticulture. Des hauteurs fraîches de la Galilée aux collines de Judée, en passant par les sols volcaniques du plateau du Golan et les vallées désertiques du Néguev, chaque région produit des vins au caractère distinctif. Certains domaines ont même acquis une réputation mondiale. Le domaine du Castel, situé près de Jérusalem, est salué pour ses vins rouges tandis que la Golan Heights Winery dans le nord a été pionnière en matière de qualité et d’innovation dès les années 1980. Plus récemment, des caves comme Margalit Winery ou Recanati s’inscrivent dans une nouvelle vague, conjuguant respect des cépages internationaux et redécouverte de variétés autochtones.

Une viticulture innovante
Israël n’est pas seulement fidèle à ses traditions : il est aussi l’un des pays les plus novateurs dans le domaine. L’irrigation au goutte-à-goutte, une invention israélienne, est utilisée dans de nombreux vignobles pour faire face aux conditions arides. Des capteurs climatiques, drones et logiciels de gestion sont également utilisés pour maximiser la qualité des raisins et minimiser l’impact environnemental.
La recherche joue un rôle clé. Des universités et instituts agricoles israéliens collaborent étroitement avec les vignerons. Un exemple emblématique est la replantation de cépages bibliques oubliés, comme le marawi et le dabouki, adaptés au climat local et porteurs d’une identité propre au vin israélien.

Autrefois considérés comme confidentiels, les vins israéliens s’invitent désormais sur les meilleures tables internationales. Des critiques influents comme Robert Parker ou Decanter attribuent régulièrement des notes élevées à plusieurs cuvées israéliennes.
Le Castel Grand Vin, par exemple, est encensé pour sa finesse. Les exportations se développent, notamment vers les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Japon. Parallèlement, de nombreux concours internationaux saluent la qualité croissante des productions israéliennes.
À la croisée de l’histoire, de la technologie et de la passion, le vin israélien séduit un public toujours plus large. Loin d’être un simple produit de niche ou religieux, il incarne aujourd’hui un savoir-faire en pleine maturité, porté par des vignerons audacieux et des terroirs exceptionnels.
Caroline Haïat
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