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Portrait d’Avimeir Tzur, figure montante du répertoire musical israélien

Photo du rédacteur: Caroline HaïatCaroline Haïat

Avimeir Tzur
Avimeir Tzur

Lorsque Avimeir Tzur évoque sa passion pour la musique, son visage s’illumine de fierté et son regard sourit. Aujourd’hui, Avimeir est un artiste accompli, il a réussi sa mission : donner de la joie à un peuple en guerre. Le chemin n’a pas toujours été facile pour ce jeune talent, révélé par son titre à succès "Am Israel Hai Lanetzar" (le peuple d’Israël vit pour l’éternité). Issu d’une famille religieuse de Jérusalem, Avimeir ne conçoit pas son rapport à Dieu de la même manière que ses proches, qui deviennent ultra-orthodoxes alors qu’il entre dans l’adolescence. Une crise identitaire qui l'amènera très jeune à trouver sa vocation.


En proie à de véritables conflits avec les siens, Avimeir quitte sa famille à 17 ans et se retrouve à la rue. "C’était pour moi inconcevable de rester auprès d’eux car je n’étais pas à ma place, je n’avais rien à voir avec leur façon de pratiquer la religion. Dans la rue, j’ai rencontré beaucoup de personnes très différentes, avant d’être recueilli par le rav Ben Zaken. J’ai étudié dans sa yéchiva, puis je suis parti en Australie un an. A mon retour en Israël, j’ai passé mon bac, puis ma licence et mon master en gestion des politiques éducatives à l’université de Jérusalem", raconte Avimeir à Itonnews.


La musique salvatrice


Le jeune homme commence alors à travailler dans son domaine mais ne s’y plaît pas, pour lui, l’épanouissement est ailleurs. "Je ne voyais aucun sens à ma vie dans cette voie, je sentais qu’il me manquait quelque chose, j’ai vite compris que je voulais faire de la musique car c’est ce que j’aime par-dessus tout", dit-il.


Peu de temps après, Avimeir s’inscrit dans une école de musique et apprend à jouer de l’oud, il est ensuite repéré par quelqu’un qui lui indique un professeur de chant très réputé, Ofer Calaf, qui le prend sous son aile. 


Avimeir Tzur
Avimeir Tzur
"Ofer m’a demandé de lui lire une chanson que j’avais écrite lorsque j’ai quitté ma famille, mais je n’y suis pas arrivé, il l’a alors lue à voix haute et j’ai explosé en sanglots, soudain, des mots que j’avais écrits 10 ans auparavant ont pris tellement de sens et ça m'a touché en plein coeur. Deux semaines après, je suis revenu vers lui avec dix autres chansons et il m’a conseillé d’étudier à l’Académie de musique de Jérusalem", se souvient Avimeir, très ému.

Tout s’enchaîne ensuite très vite pour Avimeir. Une première chanson "Ahava lo tlouya be shoum davar", (l'amour ne dépend de rien) qu’il compose au piano, lui permet de révéler au public "son adn". Lorsque la guerre éclate le 7 octobre dernier, sa carrière prend alors un tournant inattendu.


"Je n’ai pas fait l’armée car j’étais religieux, donc quand la guerre a débuté, j’ai aidé à ma manière en faisant toute sorte de bénévolat; mais un de mes amis musiciens m’a convaincu d’utiliser mon don pour la musique à bon escient et nous avons organisé des concerts dans tout Israël, et j’ai senti l’énergie positive se créer : le peuple avait réellement besoin d’une chanson spéciale qui casserait l’ambiance tellement pesante et triste dans laquelle nous vivions, sans pour autant mettre de côté la peine", déclare Avimeir. 

Cette chanson, c’est "Am Israel Hai Lanetzar", une consécration pour le jeune homme qui la qualifie de "chant de la victoire" : la victoire de tout un peuple contre ses ennemis mais aussi, en filigrane, sa victoire personnelle.


Le chant de la victoire


"Depuis des années, les terroristes essaient de nous tuer, et de nous détruire mais nous sommes toujours là, avec les drapeaux aux fenêtres, on est debout et fiers d’être Israéliens. Nous ne bougerons pas d’ici, nous sommes en train de gagner cette guerre, c’est indiscutable", affirme Avimeir.




Lorsqu’il enregistre "Am Israel Hai Lanetzar", Avimeir est persuadé de contribuer à l’effort collectif pour soutenir le pays qui connaît l’une des pires guerres de son histoire. "C’était le moment opportun. A chaque fois qu’il y a eu des conflits, le peuple juif était divisé, comme à la veille du 7 octobre, ce chant est donc rassembleur, et nous devons être à son image : unis et soudés. C’est notre force", déclare-t-il. 


Avimeir se produit dans la plupart des bases, des hôpitaux et des mariages du pays et fait souffler un vent d’optimisme et de bonheur malgré les drames quotidiens qui se jouent au front pour les soldats dans la bande de Gaza. 


A ce moment-là, Avimeir est loin d’imaginer que son titre phare lui permettra d’acquérir la notoriété à l’international. 


Avimeir Tzur en concert
Avimeir Tzur en concert

En diaspora, sa musique donne de la force et de l’espoir au peuple juif qui suit les avancées de la guerre de loin, Avimeir a même du mal à réaliser que sa chanson est écoutée sur la plateforme Spotify en France, aux Etats-Unis ou encore en Australie.


"Les Juifs de l’étranger sont parfois beaucoup plus sionistes que les Israéliens, c’est formidable que ma musique dépasse les frontières, ce chant de la victoire a finalement réuni tout le peuple juif et a prouvé qu’on ne doit pas baisser les bras", assure-t-il.

En parallèle, Avimeir a repris un grand classique israélien "Naari shuva eli", qui raconte l’histoire d’une femme qui attend à la maison son homme parti combattre à la guerre, qui ne revient pas. Avimeir a dédié sa version de la chanson aux familles des otages, qui attendent depuis 10 mois le retour de leurs proches retenus à Gaza.


D’ici peu, Avimeir sortira son nouveau son tout droit inspiré de sa nièce Meshi, et monte également un spectacle sur les slihot pour la rentrée; "je remercie dieu chaque jour pour toutes les bonnes choses qu'il y a dans ma vie, c'est ce qui me permet d'avancer",conclut-il.


Caroline Haïat


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