
Le Dr Reem Almaghrabi, responsable des maladies infectieuses au Centre d’excellence en transplantation d’organes du King Faisal Specialist Hospital & Research Centre (KFSHRC) à Riyad, est une figure de proue du contrôle des infections dans le domaine de la transplantation. Connue pour sa rigueur scientifique et son empathie, son travail fait partie intégrante de la mission du KFSHRC qui consiste à fournir des soins innovants.
Dirigeant des recherches sur la gestion des infections chez les patients transplantés, le Dr Almaghrabi a façonné de nouvelles approches qui réduisent les complications et améliorent les résultats des patients. Ses études sur le microbiome intestinal chez les patients transplantés du foie et les infections chez les donneurs d’organes ont influencé les pratiques cliniques qui privilégient la sécurité et la santé à long terme des patients. "Dans tous les cas, nous visons non seulement la survie, mais aussi la qualité de vie que nos patients méritent", explique-t-elle. Ces projets ont permis de mieux comprendre la dynamique des infections, ouvrant la voie à des traitements plus sûrs et plus efficaces.
La détermination du Dr Almaghrabi à améliorer le contrôle des infections est apparue évidente dans sa récente découverte de Stenotrophomonas Riyadhensis, une nouvelle espèce bactérienne identifiée par séquençage du génome entier (WGS).
Cette découverte répond au problème mondial croissant de la résistance aux antibiotiques, un défi particulier pour les patients transplantés à haut risque. "La précision est notre meilleur allié contre la résistance aux antibiotiques", explique le Dr Almaghrabi. "En comprenant les comportements spécifiques des agents pathogènes, nous ouvrons la voie à des moyens de garantir la sécurité de nos patients et l’efficacité de nos soins."
L’un de ses proches collègues du département souligne l’importance de son travail : "Le leadership du Dr Almaghrabi dans l’exploitation du WGS a redéfini nos normes de contrôle des infections au KFSHRC, améliorant la précision des diagnostics et renforçant la sécurité des patients."
Son engagement à faire progresser les soins aux patients est également façonné par les défis auxquels elle a été confrontée tout au long de sa carrière. Un cas mémorable concernait un jeune patient atteint d’une infection cutanée à propagation rapide.
"Malgré nos efforts, l’infection a progressé et nous avons dû prendre la décision difficile d’intuber", se souvient-elle. L’expérience, bien que profondément émotionnelle, a renforcé sa détermination à améliorer les résultats pour les patients.
L’approche du Dr Almaghrabi est profondément ancrée dans l’éthique, en particulier la sécurité des patients et l’équité des soins. Elle a coécrit des études qui examinent les défis éthiques entourant la transplantation d’organes, notamment les questions de disparités socioéconomiques dans l’accès aux soins. "Nous devons être vigilants quant aux implications de chaque choix en médecine", affirme-t-elle. "Notre rôle va au-delà des soins cliniques ; nous sommes des défenseurs des normes éthiques et du bien-être des patients."
En tant qu’éducatrice chevronnée au KFSHRC, le Dr Almaghrabi enseigne aux résidents et aux boursiers l’importance d’associer l’excellence technique à l’empathie. "L’enseignement me permet de rester à l’avant-garde des avancées tout en inculquant la responsabilité à la prochaine génération", explique-t-elle. Pour elle, la formation des futurs médecins consiste à développer une expertise technique et à nourrir un engagement envers les soins centrés sur le patient. "La médecine ne se résume pas seulement à des procédures, elle est aussi une question de responsabilité. Il s’agit de comprendre le parcours du patient et de traiter chaque cas avec empathie et respect", explique-t-elle.
À mesure que la technologie progresse, le Dr Almaghrabi est particulièrement enthousiaste quant au pouvoir transformateur de l’intelligence artificielle (IA) dans la gestion des maladies infectieuses pour les diagnostics complexes chez les patients transplantés. "L’IA offre une précision et une rapidité sans précédent, deux éléments essentiels dans la gestion des infections chez les patients transplantés", a-t-elle conclu.
Caroline Haïat
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