La nouvelle exposition de Mia Frankel Tana "Diplômés en bref" sera inaugurée à la Rosenfeld Gallery de Tel Aviv le jeudi 28 novembre à 19h. Cette exposition présente
les œuvres d’artistes fraîchement diplômés de l'Académie Bezalel et de l’école d’art Midrash, Orian Yakobi, Shon Aguilar, Dafna Ben Ari, Paula Farhi et Shelly Berger.
Dafna Ben Ari aborde des expériences personnelles et s’inspire de la réalité qui l’entoure pour créer. "Mes sujets sont tirés de mes pensées, de mes souvenirs et des personnes qui m'inspirent. Souvent, lorsque je suis seule, je crée de nouveaux mondes émergeant des ténèbres. J'associe les histoires qui me viennent à l'esprit avec des textiles usagés que je trouve dans les poubelles, les centres de dons et chez mes parents. Je m'inspire de personnages en marge de la société - les misérables, les sans-abri, les âmes perdues, les exclus, les dépossédés. Des gens qui connaissent profondément le monde et qui pourtant lui sont étrangers", dit-elle.
Elle se penche sur ceux dont le parcours de vie et l’avenir sont comme prédéterminés en raison des circonstances de leur arrivée dans le monde. Dafna sympathise avec eux parce qu'elle dit ressentir parfois la même chose. "Mon regard est compatissant mais à la fois rude et dur, à travers lui, je cherche à rendre ces personnes visibles aux yeux de la société", dit-elle.
Orian Yakobi aborde les "situations d'urgence" dans ses oeuvres. "Je m’intéresse aux états de vigilance continus qui prédominent encore plus fortement à l’époque contemporaine. Et ce, face à des menaces réelles telles les épidémies, les guerres, les catastrophes naturelles et les conséquences inattendues des technologies d’intelligence artificielle", dit-elle.
Elle utilise une couleur de base "émettrice de lumière", la façon dont elle brille dans le noir intensifie le sentiment d’urgence et de chaos lorsque l’on cherche un abri. "Les personnages des œuvres ont été inspirés d'illustrations graphiques tirées de dépliants d'instructions d'urgence distribués dans les avions. Le langage graphique technique, presque naïf, contraste ironiquement avec la situation d'urgence potentielle qu'il décrit. Dans la réalité actuelle, où les sentiments d’anxiété, de chaos, de confusion et d’insécurité s’approfondissent et s’intensifient, les instructions du type 'se mettre en position d’urgence' deviennent plus pertinentes que jamais", affirme Orian.
Shon Aguilar, fils d'une mère philippine et d'un père afro-américain, né au pays du lait et du miel, explore constamment ses luttes identitaires intérieures et le besoin de camouflage et de déguisement pour développer une conscience de l'espace dans lequel il vit.
"J’essaie de créer un contexte pour le spectateur et d'encourager moi-même mon besoin de soulever des questions sur la façon dont je raconte mon histoire et comment je peux réinterpréter mon environnement. Les œuvres présentées dans l'exposition sont une tentative d'exprimer mon identité à travers la matière et la lumière. Les différents médiums avec lesquels je travaille - peinture, œuvres numériques en 3D et sculpture interagissent les unes avec les autres. Ma pratique artistique cherche à explorer en profondeur le sens de mes identités, qui sont culturellement influencées par le mouvement continu de l'esprit dans lequel je suis soumis à la soi-disant Terre Sainte, que je porte sur mes épaules", explique Sean.
"Ma peinture, qui part toujours de l'ignorance ou de la définition de son sujet final, est souvent basée sur l'imagination ou des événements qui se déroulent dans mon entourage, dans ma famille, avec mes enfants ou mes amis et qui retiennent mon attention. Les peintures présentées dans l'exposition ont été réalisées après le massacre du 7 octobre. Elles ont été principalement réalisées à partir de photos de mon téléphone, prises avant même le déclenchement de la guerre", déclare Paula Farhi
Les photos ont subi une transformation picturale en images, d'une réalité en désintégration, d'espaces alternatifs à l'original, d'un changement dans les dimensions des différents personnages et dans l'extrême des écarts entre eux, dans l'habillement et le genre. Le monde créé par Paula est un monde fragile et confus, menaçant et grotesque.
Une exposition originale à ne pas manquer, dès le 28 novembre à la Galerie Rosenfeld, Hamifal 1, Tel Aviv.
Caroline Haïat
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