"Courage, liberté, action, soutien et pédagogie" sont les mots d’ordre de Women United For Peace, un collectif apolitique formé au lendemain du 7 octobre 2023, en soutien à Israël. A la tête du comité, figurent six femmes d’exception et d’horizons très différents: Jessica, Alexandra, Joy, Sandra, Caroline et Karine. Le collectif a déjà organisé une quinzaine d’actions et de rassemblements et levé de nombreux fonds pour les associations juives. Déterminées à se mobiliser pleinement pour la libération des otages et assurer un soutien pérenne aux soldats de Tsahal, des centaines de femmes agissent chaque jour pour faire jaillir la lumière et donner de l’espoir. "On est dans l’action et le combat depuis le début", affirme Joy Jaoui, membre du comité. Le collectif soutient les associations telles que le Crif, la Wizo, le FSJU, le Keren Hayessod ou encore le KKL, qui envoient ensuite des fonds et du matériel en Israël pour aider l'armée et les familles touchées par la tragédie.
Lorsque la guerre éclate le 7 octobre dernier, Joy Jaoui, avocate pénaliste et mère de trois enfants, souhaite donner un nouveau sens à sa vie. Sa dernière fille vient de rentrer en maternelle et elle a pour ambition de délaisser quelque peu sa profession pour se consacrer à différents projets qui l’animent. Issue d’une famille maternelle juive ashkénaze d’Allemagne, où certains de ses proches vivent encore, Joy va suivre les pas de sa grand-mère, décédée il y a quatre ans, qui était notamment présidente de la Wizo à Munich et très active au sein de la communauté juive.
"Ma grand-mère était survivante de la Shoah et a toujours gardé la foi, c’était une lumière, d’ailleurs elle s’habillait en blanc. Elle a été pour moi une source d’inspiration infinie. Dès le 8 octobre, une de mes amies qui vit à Londres a créé un groupe Whatsapp en anglais avec ses connaissances juives du monde entier pour partager ce qu’il se passait en Israël et le groupe a pris des proportions énormes. J’ai eu l’idée d’en faire un en français et de me lancer tout de suite dans l’action, je voulais me sentir utile", déclare Joy Jaoui, membre du comité Women United For Peace, à Itonnews.
Rapidement, le groupe Whatsapp "Beautiful Jewish Women", (qui sera renommé plus tard "Women United For Peace") prend une ampleur considérable et compte aujourd’hui pas moins de 800 membres et plus de 10.000 followers sur Instagram. C’est la naissance du collectif.
"Grâce à l'aide d'autres collectifs, on a immédiatement imprimé les photos des otages et on les a collées dans les rues de Paris. On souhaitait avoir un impact direct et toucher les gens, mais malheureusement, jusqu’à présent on n’a pas reçu assez de réactions de la part des non-juifs, qui restent trop silencieux. On continue tout de même, car cela peut faire réfléchir, on croit aux retombées, le bien l’emportera forcément", affirme Joy Jaoui.
Parmi les premières actions du collectif : la mise en place de la table des otages au Trocadéro, sur le même modèle que celle installée par un artiste sur le parvis du musée d’art à Tel Aviv. "Nous avons réalisé la première table des otages à Paris sans rien demander à personne, c’était unique et très émouvant, on a aussi affiché les photos des otages et c’est à ce moment-là que notre mouvement a pris son envol", explique Joy avec émotion.
"Notre objectif est de lever un maximum de fonds pour les associations juives, de trouver des salles et des sponsors et d’envoyer ainsi de l’argent en Israël. Par exemple, pour l’association des amis français de l’unité de sauvetage 669 de Tsahal, on a levé 100 000 euros en une soirée. La diaspora joue un rôle crucial, on est complémentaire de l’Etat d’Israël", déclare Joy.
Les Women United For Peace n’ont ni existence juridique ni bancaire, afin d’élargir leur liberté de choix d’actions et d’événements. Avec dévouement et passion, les femmes du collectif travaillent d’arrache-pied en faveur d’Israël. Joy révèle vouloir aller à la rencontre des gens, et lutter contre le terrorisme d’action en action pour montrer que "la seule manière de contribuer à l’établissement d’un monde meilleur, est d’aider Israël".
Les femmes de Women United For Peace rédigent et co-signent des tribunes et elles ont aussi été invitées à participer aux premières "assises de lutte contre l’antisemitisme" qui ont eu lieu le 6 mai 2024.
Des actions significatives et porteuses d’espoir
Depuis le début de la guerre, Women United For Peace a mis en place de nombreuses actions qui ont eu un fort impact, en présence d’invités de marque, dont les familles d’otages qui ont été reçues à Paris.
Le 29 décembre 2023, l’action virale intitulée "Silence on viole", a rassemblé plus de 300 femmes célèbres ou anonymes pour dénoncer l’immobilisme de la Croix-Rouge et des ONG face au sort des otages détenus par le Hamas à Gaza dans des conditions inhumaines. Par ailleurs, le 15 janvier 2024, "We will dance again" a réuni là-encore plus de 300 femmes autour d’une danse immersive, en hommage aux festivaliers assassinés froidement par le Hamas à Nova le 7 octobre. La victoire de la vie sur la mort.
Les femmes ont dansé, accompagnées de leurs marraines Eliette Abecassis et Rachel Khan, permettant de récolter plus de 57 000 euros de dons, reversés à l’association Sauveteurs Sans Frontières. Cette action a notamment permis de prolonger de plus de deux mois le fonctionnement de la Ferme Ambulance thérapeutique destinée à offrir des soins psychologiques aux enfants évacués des kibboutzim.
"Les filles avaient un besoin de se lâcher, on a ri, on a dansé et on a pleuré comme des folles, on a été bénies par la présence de Rachel et d’Eliette, qui ont lu des textes sublimes, c’était un moment hors du temps", se rémémore Joy, qui n’oublie pas de mentionner la rencontre en juin avec Mia Shem, ex-otage du Hamas, libérée le 30 novembre dans le cadre d’un accord de trêve, "une soirée extrêmement symbolique pour Women United For Peace."
Se confronter à la réalité sur le terrain
En mars dernier, Women United For Peace a réalisé un voyage en Israël pendant quatre jours. Une courte apparition, très riche en rencontres, qui a donné l’occasion à 30 femmes de vivre le quotidien d’un pays en guerre, en rendant visite aux associations qui reçoivent les dons en Israël, dont le Kibboutz Erez et SSF. Les participantes ont également été reçues à la Knesset.
La semaine dernière, Women United For Peace a privatisé le Mémorial de la Shoah à Paris pour un événement spécial autour de la question du génocide tandis que le 25 septembre, elles organisent un action en soutien au FSJU en présence de la chanteuse israélienne Eden Golan, candidate à l’Eurovision 2024.
En octobre deux événements sont à prévoir pour marquer les un an de la guerre en Israël. Le 6 octobre, tous les collectifs et associations juives s’uniront autour du KKL pour un rassemblement géant "Je suis debout" et le 7 octobre au soir, aura lieu un rassemblement avec le Crif.
"Quand la guerre sera finie, on continuera à lever des fonds pour Israël. Il ne faut surtout pas se laisser abattre et remercier tous les jours le fait d’avoir un peuple si magnifique. J’espère de tout coeur que nous ne tomberons plus dans des divisions aux yeux de nos ennemis, car c’est leur donner ce qu’ils veulent", a conclu Joy Jaoui.
Pour suivre les actions de Women United For Peace : https://wufp.org/
Caroline Haïat
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