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Du fer au verre : le parcours inspirant d’Achiya Arbiv

  • Photo du rédacteur: Caroline Haïat
    Caroline Haïat
  • il y a 4 jours
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Achiya Arbiv
Achiya Arbiv

Architecte, souffleur de verre et spécialiste du fer, le jeune talent Achiya Arbiv a su se faire une place de choix en tant qu’artiste à part entière en Israël. Agé de 35 ans, Achiya vit aujourd’hui avec sa femme et sa petite fille à Jérusalem; il jongle habilement entre études, travail acharné et passions. Très tôt, Achiya a compris qu’il transformerait les matériaux en œuvres d’art. C’est d’ailleurs via le toucher qu’Achiya se remémore son premier souvenir d’enfant dans le Gush Etzion, à Efrat : la texture d’une poupée avec laquelle il jouait avec ses frères et sœurs. Un souvenir qui le ramène des années en arrière où tout a commencé. Achiya a construit sa carrière entre Israël et les Etats-Unis, naviguant entre l’architecture et l’artisanat : une tension féconde entre deux univers, qui est devenue sa signature. "J’ai toujours été dans cette zone intermédiaire pas totalement définie", affirme-t-il. Portrait d’une personnalité ambitieuse à l’avenir tout tracé.


Une enfance marquée par l’attrait des travaux manuels


Enfant, Achiya adorait créer avec ses mains. Doté d’un grand enthousiasme et d’une énergie débordante, il n’hésite pas une seconde lorsque l’un de ses professeurs de 5e, Shmuel Eliraz ouvre un studio pour souder le fer et lui demande de devenir son assistant. "Je séchais les cours et je courais au studio. Je me souviens que c’était une véritable passion; peu à peu, j’ai étudié le fer sérieusement et j’ai pris conscience des nombreuses possibilités qu’il offrait. J’ai réalisé que cette activité allait m’accompagner tout au long de ma vie d’adulte", raconte Achiya à Itonnews.


Après son service militaire dans Tsahal, Achiya se met concrètement à travailler le fer pour en faire des objets originaux qu’il vend. Sa première création fut une hannoukia, rachetée par une designer.  Il constitue également un riche portfolio avec les travaux qu’il a vendus avant d’entamer cinq années d’études en architecture dans la prestigieuse université du Technion à Haïfa.

Hannoukia en fer
Hannoukia en fer

"Tout le monde m’a conseillé d’étudier l’architecture car il y a davantage de débouchés, j’ai vraiment adoré, c’est un domaine très vaste qui complète très bien l’artisanat, et les études étaient passionnantes", avoue-t-il.


Chaque fin d’année d’étude, Achiya se rendait aux Etats-Unis pour travailler le fer, dans le camp d’été juif Stone, situé dans le nord de la Pennsylvanie. Pour son animateur Yehuda Rothner, le travail manuel était essentiel pour le développement personnel des enfants, c’était même le mot d’ordre.


Achiya se fait rapidement une clientèle aux États-Unis et parvient à vendre en nombre ses travaux.


"Au camp d’été, j'étais en charge du fer, tandis que mon collègue soufflait le verre, nous étions un binôme très complémentaire. J’ai aussi eu l’occasion avec Rich, un souffleur de verre américain, de travailler le verre et de comprendre comment cela fonctionne, avant de prendre quelques cours pour me perfectionner", affirme Achiya.


Un talent ambivalent


Son amour pour le verre naît en effet quelques années plus tôt, lors d’un voyage en Italie sur l’île de Murano, près de Venise. C’est une véritable révélation pour le jeune homme qui découvre la multitude d’options de créations qui s'ouvrent à lui grâce à ce matériau si différent de celui qu’il avait l’habitude de manipuler.


"A Murano, les studios de verrerie sont multiples. Moi qui avais une expertise en fer, je suis soudainement tombé amoureux du verre. J'ai tenté par tous les moyens d'acquérir des compétences dans ce domaine, car en Israël ce n’est pas tellement commun", déclare Achiya.
Emoticones en verre
Emoticones en verre

Dès son retour à Jérusalem, Achiya se rend compte que s’il veut se perfectionner dans le verre. Il est alors contraint d’entamer un second parcours d’études de 5 ans à Betzalel, en parallèle de son emploi d’architecte


"Je travaille le verre avec les yeux d’un architecte, et je cherche à rassembler le design et l’architecture. Mes différents mondes intérieurs s'entrechoquent, m’inspirent et me poussent à créer : le fer, l’architecture, le verre, l’animation avec les ordinateurs. J’aime d’abord concevoir les modèles en petit sur des logiciels, puis je les réalise dans le fer ou le verre," dévoile Achiya.

Un événement traumatique à l’origine du succès


Si Achiya semble avoir trouvé une stabilité depuis qu’il travaille comme architecte chez Tafnit, une entreprise spécialisée dans la gestion de projets de construction multidisciplinaire, il n’en oublie pas pour autant le projet phare qui a marqué un tournant dans sa carrière.

 

"Je suis arrivé à ce poste grâce à Elad David Melamed. C’était mon associé avec qui nous avons conçu le projet de l’élaboration d’une école à Ashdod. En 2021, le cancer l’a emporté en trois mois seulement. Je me suis alors retrouvé quasiment seul pour monter l’école. Le choc a été terrible, mais il m’a aussi énormément boosté et m’a permis de me surpasser et de remplir ce défi qui a soudainement pris sens. J’ai dû assumer l'entière conception de l’école, aidé ponctuellement par quelques collègues. Nous avons finalisé ce merveilleux projet et avons ouvert l’école deux ans après, en pleine guerre", raconte Achiya.

Achiya dit avoir voulu créer une "base de souvenirs" pour les futurs élèves qui franchiront les portes de cette école, afin que plus tard, ils se rappellent des bâtiments, des murs, du sol : une expérience inoubliable.

Ecole d'Ashdod@Dor Kadmi
Ecole d'Ashdod@Dor Kadmi

Le souvenir des lieux est ce qui a donné du sens à la vie d'Achiya. Un sens qu’il instaure aujourd’hui dans chacun de ses travaux, qui sont en réalité une extension de lui-même. "J’essaye d’apaiser la dualité constante qui m’habite en transmettant mes idées dans mon art", a-t-il conclu.


A l'avenir, Achiya rêve de monter sa propre exposition où il pourrait révéler à un public large sa passion pour les différents matériaux qui l’animent.


Pour consulter son Instagram : https://www.instagram.com/achiyarbiv/


Caroline Haïat




 
 
 

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